Le bonheur par opposition au Deuil
Nous sommes le 15 novembre 2023, un an jour pour jour que l’univers a décidé de jouer avec moi. C’est la deuxième fois en 44 ans d’existence. Ma vie aura été mise à rude épreuve, en octobre 2009 et en novembre 2022. L’univers m’a encore pris une partie de moi, de ma joie, de” mon bonheur”. Pour commencer, afin que les choses soient claires, il est important de verbaliser la définition du bonheur.
La définition du Bonheur
Dans ma carte du monde, le bonheur est éphémère, il dépend de ce que mon cerveau ou mon égo y met. Enfin, il dépend également de mon état émotionnel et psychique à l’instanté. Ma définition du bonheur a évolué au décès de mon père. D’après la définition du dictionnaire Littré https://www.littre.org/definition/bonheur le bonheur est une “chance”. Quand on perd sa bouée, son oxygène, un être qui nous est cher, on ne peut que se questionner sur la définition du bonheur et le sens qu’on lui donne.
Le bonheur ou de la chance
Avant toutes choses, je dois vous dire que mon existence n’est que le fruit d’un réveillon de Noël trop arrosé. Ce qui est drôle, c’est que nous sommes de confession juive. Autant, vous dire que le réveillon de Noël, ou le champagne coule à flots, me laisse un peu sceptique. Toutefois, une chose est sûre, c’est que neuf mois plus tard, je pointais le bout de mon nez. Pétillante et innocente, je devenais la bouffée d’oxygène d’une femme à qui l’on avait dit huit ans plus tôt qu’elle ne pourrait plus avoir d’enfants.
Le bonheur des uns peut parfois être “malheur”
À ma naissance, je représentais à la foi le bonheur, la tristesse et l’amertume. Mes parents avaient eu neuf mois pour se réjouir d’avoir un fils. Après réflexion, le bonheur fut bref, toute mon enfance a été bercée : ” Tu es le fruit d’un réveillon trop arrosé”. Effectivement écrit comme cela, c’est un poil péjoratif. Cependant, avec le recul, je dirai plutôt :” MERCI “. C’est peut-être ça le bonheur, avoir la chance d’être en vie. Je fus certainement un cadeau mal emballé, mais un cadeau quand même.
Finalement, mon Papouli avec la plus grande des “modesties”, je suis le bonheur à moi toute seule Hein !
La vision du bonheur
Ma vision du bonheur est assez confuse, je suis en deuil et je parle de bonheur. Le bonheur, c’était toi mon Papouli, ton sourire, ton autorité, mais également toute la douceur et l’amour que tu me portais. Tous ses moments volés à ta routine où je me levais le matin et je disais, prépare-toi, on bouge. Toutes les fois où tu râlais en levant les yeux au ciel, demandant quand auras-tu la paix ? Chaque conflit que tu provoquais, chaque fois que tu sentais que je m’éloignais. Le bonheur, c’était chaque fois que nous retrouvions en famille autour de toi. Chaque matin où j’ai décroché mon téléphone juste pour entendre le son de ta voix et remercier le bon D- que tu sois en vie et en santé.
Si mon bonheur se résume à ta présence, et au moment que nous passions ensemble, alors mon bonheur devient mon deuil. Tu n’es plus là, tu reposes en paix, et je n’arrive toujours pas accepté de te laisser partir. Mon bonheur dépendait de toi maintenant, il dépend de ma volonté à créer une nouvelle définition du bonheur. Le bonheur, c’est d’être ta fille, de me coucher chaque soir en pensant à toi et de me réveiller chaque matin en ayant la sensation d’avoir échangé avec toi toute la nuit. En conclusion, le bonheur en famille gardera toujours un gout amer. Ainsi, ton absence est vide de sens et a presque un an, je ne vois toujours pas le bénéfice à ta perte